Profil de la Via Plata

Voici quelque chose d'utile. Une vue des distances, des altitudes le long de la Via plata.










Le materiel

L’objectif n’est pas de faire un guide, mais mon expérience du chemin fut riche et alimentée par beaucoup d’anecdotes et de conseils judicieux de mes condisciples.
Le Camino commence par tous les sacrifices à faire en préparant le sac à dos.
Car beaucoup des choses qui nous paraissent indispensables doivent rester à la maison. Finalement ne montent dans le sac à dos que les articles qui assure la vie du quotidien et « le » petit plus léger qui fait plaisir.
Une règle simple : ce qui ne sert pas quotidiennement est à bannir du sac!
Exception faite des quelques médicaments indispensables achetés sur ordonnance avant de partir.
N’oubliez pas que l’Espagne est un pays super civilisé et les pharmacies bien achalandées.
Les pharmaciens font un effort pour comprendre les besoins des pèlerins, qui sont la plupart du temps toujours les mêmes.
Dans beaucoup de villes, un dispensaire s’occupe gratuitement de soigner nos maux physiques.

La toilette/lessive

Un savon de Marseille qui fait double emploi : la lessive du corps et des vêtements.
Une mini brosse à ongle pour la crasse corporelle qui résiste et les taches difficiles, c’est accessoire. Mais au bout de deux mois de route on apprécie de pourvoir toujours rester propre.
Un gant de toilette pour assurer un décrassage en profondeur, c’est aussi accessoire.
Une serviette de toilette de sport, légère, avec une grande capacité d’absorption et un séchage rapide.
Shampoing, le plus petit flaconnage possible.
Un rasoir même si je suis une fille, 2 mois c’est long.
Des tongues, nos pieds sont la partie de notre anatomie la plus importante pour nous amener à Compostelle. Il est nécessaire de les isoler d’éventuels microbes dans la douche. Toujours se doucher en Tongue. Dans le même ordre d’idée, veiller à ne pas s’asseoir sur les sièges des toilettes ! Au bout d’une semaine, le pli est pris au bout d’un mois et demi on a oublié fonctionnalité de cet objet.
Des épingles à nourrice, pour accrocher le linge, il y a parfois du vent et c’est pratique pour faire sécher les chaussettes sur le sac à dos.
Une ficelle relativement longue, pour faire un fil à linge dans le cas ou le ciel n’est pas clément et ou l’albergue n’est pas conçue pour faire sécher notre linge, la débrouillardise domine. Accessoire.
Une aiguille et du fil, j’ai recousu un de mes pantalons plusieurs fois. Certains les utilisent pour soigner les ampoules.
Papier toilette

La nuit

Un sac de couchage chaud mais super léger : 500 Gr (Lafuma 600 extrême)
Boules quiess, pas besoin de faire un dessin, les dortoirs sont bruyants.
Essence d’Eucalyptus, l’odeur de propre lié à l’Eucalyptus me permet de m’endormir en toute sérénité, sans trop me demander quels sont les bébêtes qui occupent le même matelas que moi. Accessoire.
Brosse à dent de voyage et dentifrice, dernier geste avant de dormir, l’impression de propre persiste longtemps.
Une lampe frontale pour gérer facilement les déplacements nocturnes, voir marcher si cela vous tente.
Un super baladeur de musique et le chargeur : les nuits sont longues. Extinction des lampes obligatoire à 10 heures pour un réveil autour de 7 heures. 9 heures de sommeil, mission impossible pour moi, donc la plupart des nuits je m’autorise 2 heures de musique. Accessoire
Un caleçon de nuit avec l’un des trois T. shirts me sert de pyjama
Et voilà qui permet de passer une agréable nuit dans les bras de Morphée.

La pluie

Le poncho, couvre le sac et la pèlerine.
Les guêtres empêchent les pieds d’être mouillés. La résistance du gortex n’excède pas les trois heures sous la pluie et le séchage des chaussures est problématique après plusieurs jours de pluie d’affilé. Grosse spécialité de la Galice ! Accessoire.
Mon chapeau Australien complète l’équipement, je n’ai pas d’essuie glace sur mes lunettes et le bord du chapeau est super efficace, il garantie mon étanchéité. Il me protège aussi du soleil qui illumine fortement le chemin. Il sert d’oreiller à l’occasion et fait beaucoup parler !
Les poches à congélation Zip Loc préservent l’intérieur de mon sac à dos. Trois tailles. Une pour chaque besoin. J’organise mon sac à dos en poches étanches par fonctionnalité : nuit, pluie, toilette/lessive, pharmacie, trousse de secours, vêtements, papier. Parfaitement étanches et de fermetures faciles, elles sont transparentes et ne font pas de bruit. Vous constaterez rapidement que l’utilisation de poche traditionnelle est un supplice pour les oreilles de vos congénères qui aimeraient dormir encore un peu avant de sortir de leur lit !
Fin prêt pour essayer de passer entre les gouttes !

Les papiers

Crédentiale, le passeport du pèlerin. Elle est demandée chaque soir pour bénéficier des albergue de pèlerin.
Carte d’identité, nous sommes en Europe.
Carte bleue visa pour gérer les dépenses. La nuitée peut aller de donativo (ce que vous voulez donner) à 7 Euros pour les albergues privées, mais il y a aussi des pensions, des casas rural, des hôtels…. Le repas pèlerin :7 Euros, le café :1 Euro. Budget 20 à 25 Euros.
Un gilet sans manche et plein de poches contenant : les papiers, l’argent, l’appareil photo, le baladeur, le téléphone portable bref tous les biens ayant une quelconque valeur. Je le place à l’intérieur de mon sac à dos, au sommet et quand je m’arrête pour déguster un café ou visiter une église je l’enfile. De même la nuit il se trouve en générale sous mon oreiller et il me suit jusque sous la douche.

Le sac à dos

Poids : 8 kg sans l’eau et la nourriture.
Capacité de 50 kg.
Bien adapté avec des poches extérieures.
Une à droite isotherme pour rentrer la poche à eau de 2 litres.
La poche de droite contient le pique nique du jour.
La poche au sommet la trousse de secours et le poncho.
La poche du dessous du sac le talc pour les pieds et mes chaussures de détente des nus pieds de sport presque complètement fermés avec une semelle montagne. Ils me permettent éventuellement de marcher avec si nécessaire. Parfois les ampoules sont gigantesques et les pieds ne rentrent plus dans les chaussures.
Une attache pour mes 2 bâtons. J’ai besoins de 4 pieds pour marcher. Plusieurs de mes amis m’ont rejoint dans l’utilisation de ses deux ustensiles qui me sont indispensables pour supporter mon poids.

Les vêtements

Une veste ultra légère 100 gr, coupe vent et étanche
Une polaire épaisse, le camino passe en altitude et les soirées peuvent être fraîches (sep/octobre)
Une polaire sans manche, des gants et un bonnet. Accessoire en fonction de la saison.
Deux pantalons transformables en short et à séchage rapide.
Trois T shirts de sport, ils filtrent la transpiration et sèchent rapidement dont un qui tourne pour la nuit (trois couleurs différentes).
Trois pairs de chaussettes neuves adaptées aux chaussures. Pour 1000 km j’en ai racheté en cours de route.
3 slips et 2 soutiens gorge.
Un grand foulard, style chèche aussi grand que moi. Il sert de chemise, de drap…Essentiel
Une paire de chaussure déjà bien testée et confortable.
Des nus pieds
En fait cette liste tient compte de ce que je porte sur moi aussi !

Les spécifiques

Une deuxième paire de lunette.
Des verres adaptables pour protéger du soleil ou lunettes de soleil.
Deux genouillères pour pouvoir marcher jusqu’à Compostelle.
Un matelas basic qui se place en travers du sac à dos. Assure quels que soient les conditions d’hébergement de dormir isolé du sol et procure pour la sieste un inégalable confort.
Un bon couteau. Toujours utile.
Un quart métallique. Toujours utile.
Deux battons télescopiques avec amortisseurs, quatre pieds c’est mieux que deux !

La pharmacie

Crème solaire et stick à lèvre.
Crème relaxante pour les muscles.
Crème pour les pieds (GEHWOL).
Crème hydratante.
Talc
pour talquer les pieds le matin avant de partir.
Elastoplaste
Compeed
Désinfectant : Bétadine en crème
Pansements
Mini ciseaux robustes

Multicentrum : vitamines plus minéraux de A au Zinc
Anti inflammatoire en crème

Sécurité

Un sifflet, une couverture de survie.

Voilà le contenu exhaustif de mon sac à dos!

Juste un dernier mot le respect de son corps et une écoute attentive de ses besoins sont encore les meilleurs atouts sur le chemin. L’échange des trucs entre pèlerins est souvent très utile et j’ai appris l’humilité d’accepter une main tendue.

Foire aux questions !




Via Plata (Caceres-Santiago)
Camino Frances/ Chemin de Tours (Bordeaux-Santiago)
Camino Aragones (Somport-Puente la Reina)

Posez vos questions!

30 Mai

30 ème Etape : Puente Ulla-Santiago 22 Km

Départ dans un petit matin blafard. Le brouillard s’accroche dans la vallée et bientôt je débouche au-dessus de cette nappe gazeuse. Le spectacle est magnifique.
Par des sentiers bien tracés, je traverse des forêts d’Eucalyptus. A Capilla de Santiago le refuge a déjà fermé ses portes, à 9 heures.

Je prends le temps de concocter une surprise pour Rejeanne et Bob. Un message inscrit sur une feuille d’écorce d’Eucalyptus, accompagné de leurs friandises préférées, le tout enveloppé dans une poche transparente et étanche, accroché bien en vue sur une borne du Camino.

La forêt embaume.
Plus loin, je décide de tracer un nouveau message dans la terre pour mes amis. Je pense à ajouter la date du jour. Je prends conscience que j’ignore combien de jours nous séparent car il y a longtemps que nous nous sommes quittés.

La forêt fait place à une grande plaine.
De maison en maison je sens que je m’approche de Compostelle. C’est bien aujourd’hui que je vais y arriver !
Repas de midi : une boite de sardines et du pain, cela suffira à mon bonheur. Aujourd’hui pas de bar où déguster un bon « café con léché ».
Je suis à la fois pressée d’atteindre mon but et mes pas s’étirent car mon esprit ne veut pas achever ce Camino.

L’arrivée dans Santiago se fait sans tintamarre, ni trompettes.
Je suis dans une partie de la ville qui m’est inconnue. Mais bien vite je retrouve mes repères.

Je vais saluer Saint Jacques : Merci pour ce nouveau Camino.

En sortant j’accepte l’offre qui m’est faite d’une chambre. Je sens que mon corps à besoin de confort. Le dortoir du Séminaire ne pourra pas m’offrir la tranquillité requise pour le repos qui m’est nécessaire. La douche est merveilleuse, je lave tous les vêtements que je ne porte pas sur le dos.
Je m’accorde une sieste et je songe ensuite à faire un repas pantagruélique chez Manolo (la cantine des pèlerins à Santiago).

Je prends le temps d’envoyer des textos à travers l’Europe et de faire un détour par la bibliothèque pour compléter par des mails.
Une dernière formalité m’attend : je vais faire valider ma crédentiale. Je croise au hasard des rues des pèlerins rencontrés en chemin.

Une bière par ici, un repas partagé par-là. Avant de rompre la communauté du chemin nous avons besoin de dernières retrouvailles.

Je suis très touchée par les messages de félicitation que je reçois. J’apprécie pleinement l’immédiateté des textos que je lis en temps réel et qui me réchauffent le cœur.

Je dîne ce soir là en compagnie des deux écossais. Davis toujours en quête de rencontre lie connaissance avec April et sa mère, toutes les deux Irlandaises jusqu’au bout des ongles. Elles ont parcourues Camino Francès depuis Leon. L’humour Irlandais allié à l’humour Ecossais nous conduisent presque jusqu’au bout de la nuit.

3 juin

Le petit déjeuner nous trouve une fois de plus réunis.
Je partage avec délice ces instants merveilleux.
Bien sûre nous avons pris rendez-vous pour 2007.
Mais je savoure ces derniers moments de shopping en leur compagnie.
Je tente même un détournement en leur suggérant de modifier leur itinéraire de retour. Mais rien à faire, les avions ne sont pas d’accord avec un itinéraire passant par Bordeaux.

Ils m’accompagnent jusqu’à la gare des bus. La séparation est émotionnellement forte.
Voilà, je relis mes notes.
Cette sensation puissante d’être moi, solide sur mes deux pieds et aimable, existe bien.
J’ai écouté avec beaucoup d’attention les signaux de mon corps et il a bien résisté à la difficulté du Camino. Mon esprit quant à lui s’est livré à une reprise de confiance : j’ai affiné ma capacité à lâcher prise et conservé mon opiniâtreté.
Les découvertes ont été nombreuses et parfois douloureuses.
Merci.

2 Juin

Je saute de mon lit, alerte.
J’ai rendez-vous pour déguster un « chocolate con churros » avec Rejeanne et Bob.
La journée s’écoule divinement bien : « Magasinage », visite des toits de la cathédrale en Anglais. Mon guide d’hier nous à fait la faveur d’utiliser la langue de Shakespeare et non celle de Cervantès.
Il m’a même convié à participer gratuitement à cette nouvelle visite.
Le repas chez Manolo est mémorable et nous finissons tard dans la nuit dans un bar pour célébrer une dernière fois notre Camino.

1 Juin

Il est grand temps d’envisager d’écrire des cartes postales et de faire quelques emplettes.
Tous les soirs à 19h je m’installe sur les marches de la basilique à coté de la fontaine aux chevaux. C’est mon point de rendez-vous. Je suis en train de remettre de l’ordre dans mes notes lorsqu’une voix attendue pénètre mes oreilles : deux bras m’enveloppent de tendresse.
Rejeanne et Bob sont là.
L’émotion est intense, nous sommes tellement heureux de nous retrouver.
Ils sont en compagnie d’un autre couple de Canadiens, Georges et Diana.
Nous partageons immédiatement un thé, nos regards ont du mal à se détacher les uns des autres.
Je suis heureuse de les retrouver en forme. Fidèles à eux même.

Bob commente la lecture du dernier message que je leur ai laissé.
Il l’on vu ce matin, Rejeanne a presque esquissé des pas de danse en réalisant que je n’avais que trois jours d’avance. Eux aussi espéraient tellement cette nouvelle rencontre.
Je les ai raccompagnés à l’hôtel.
Malgré la joie de nous revoir, Bob et Rejeanne sont fatigués.
Ils ont marché depuis Puente Ulla ce matin, et leurs corps réclament du repos.
Nous prenons rendez-vous pour le petit déjeuner.