14 ème Etape : Zamora-Riego Del Camino 37 Km
Mon corps est heureux de retrouver la sensation de la marche.
Le poids du sac à dos est bien équilibré.
Mes jambes affûtées déjouent les pièges des trottoirs inégaux.
Mes chaussures bien ajustées et sèches propulsent mon corps en avant.
Les grandes jambes de mes compagnes me poussent à accélérer mon rythme.
La sortie de la ville au milieu des voix rapides n’est pas propice à musarder. Les six premiers kilomètres sont avalés d’une traite, bercée par une langue qui jusque là m’est hermétique : le Hollandais.
Roales de Pan nous dévoile sa place principale, décorée par un monument aux pèlerins jouxté de bancs bienvenus pour une halte casse croûte. Le déballage de nos provisions amène quelques commentaires. Milène strictement végétarienne regarde d’un œil soupçonneux ma tranche de jambon et mon chorizo. La richesse de nos échanges est stimulée par nos différences. Il est intéressant de comprendre les choix nutritionnels de chacun et de constater qu’une bonne gestion de la nourriture permet de conserver un corps en bon état. La consommation de viande ou de lait n’est pas aussi indispensable qu’il n’y parait. L’important c’est de bien connaître les besoins de son corps et d’y répondre. Sur les conseils d’Evonne j’ai supprimé ma consommation de jus d’orange en début de journée. J’avais tous les matins des aigreurs d’estomac dû à la consommation abusive d’un litre de jus d’orange avant le petit déjeuner. Mon corps me réclame une grande quantité de liquide avant de prendre la marche. Le jus d’ananas allié à du riz au lait est un régime qui convient parfaitement à mon organisme. Fini les petits matins difficiles, merci Evonne.
Notre marche se poursuit ponctuée par la mise en place de nos équipements contre la pluie. L’immensité des champs qui s’étirent à perte de vue dégage le mental de la tension engendrée par la ville. L’impact de la nature sur mon esprit, qui me délivre un message d’espace et de liberté, est indéniable. La présence de mes deux compagnes qui apprécient au plus haut point cette valeur est certainement un catalyseur. Je peux sentir leur bonheur. Elles partagent avec moi leur capacité à savourer cette rencontre avec de l’espace libre.
Mais nous sommes rarement seules sur le Camino. A l’entrée d’un village, une flèche nous propose une déviation, nous promettant un bar. Le ciel est menaçant et les premières gouttes tombent. Nous nous réfugions avec bonheur dans cet endroit sec et convivial. Un groupe de pèlerins hollandais se restaure. Nous dégustons de délicieux bocadillos à l’omelette.
Cette fois nous n’y couperons pas, le ciel déverse une pluie bienfaitrice pour la terre. Nous repartons équipées de pied en cape. Nous avons parcouru vingt kilomètres quand le village de Montemarta apparaît.
Très concentrées sur une discussion animée, concernant les avantages et inconvénients de nos vêtements de pluie, nous nous égarons.
Pas d’autre pèlerin à l’horizon pour nous indiquer le chemin et pas âme qui vive à qui demander. Heureusement, l’Hermitage de la Virgen Del Castillo est bien visible sur son promontoire. Quelques hésitations plus loin nous sommes face à un paysage de rêve.
Une vallée verdoyante est traversée par un cours d’eau dominé par la silhouette de l’Hermitage qui se dessine sur son promontoire.
Au détour du chemin, une bonne âme a élaboré un cairn pour identifier le passage du chemin. C’est un bon prétexte pour accorder à notre organisme une halte bien méritée. Qu’importent les descriptifs erronés de nos guides, le Camino est bien là, solidement inscrit dans ma chair. Si ma confiance en mon instinct est suffisante, alors le chemin s’impose naturellement.
Le paysage devient plus sauvage, un lac se découvre sous nos yeux, les ruines du château de Castrotarafe dévoilent sa forme fantomatique perchée au bord du lac. Nous sommes, tout à coup, transportées en Ecosse. L’endroit est enchanteur, propice à installer un bivouac. Nous prenons le temps de profiter de la sérénité du paysage. L’harmonie du lieu nous pénètre et c’est à regret que nous reprenons le Camino. Nous avons encore huit kilomètres à parcourir.
Les jambes commencent à tirer, elles manifestent leur désaccord concernant la longueur de l’étape.
Le village de Fontanillas de Castro situé à deux kilomètres pourrait nous accueillir dans son refuge sommaire, mais Evonne en a décidé autrement. Le village suivant situé à encore 6 kilomètres possède d’après le guide un refuge en bien meilleur état.
Mylène ne peut plus marcher, son organisme émet des signaux de grande fatigue, une étape de 37 kilomètres pour une première journée c’est excessif. A la station essence du village, je repère une mère de famille dont le véhicule se dirige dans la bonne direction et la voilà embarquée. Son sourire revient, elle est soulagée et nous attendra à l’albergue de Riego Del Camino.Mon corps est heureux de retrouver la sensation de la marche.
Le poids du sac à dos est bien équilibré.
Mes jambes affûtées déjouent les pièges des trottoirs inégaux.
Mes chaussures bien ajustées et sèches propulsent mon corps en avant.
Les grandes jambes de mes compagnes me poussent à accélérer mon rythme.
La sortie de la ville au milieu des voix rapides n’est pas propice à musarder. Les six premiers kilomètres sont avalés d’une traite, bercée par une langue qui jusque là m’est hermétique : le Hollandais.
Roales de Pan nous dévoile sa place principale, décorée par un monument aux pèlerins jouxté de bancs bienvenus pour une halte casse croûte. Le déballage de nos provisions amène quelques commentaires. Milène strictement végétarienne regarde d’un œil soupçonneux ma tranche de jambon et mon chorizo. La richesse de nos échanges est stimulée par nos différences. Il est intéressant de comprendre les choix nutritionnels de chacun et de constater qu’une bonne gestion de la nourriture permet de conserver un corps en bon état. La consommation de viande ou de lait n’est pas aussi indispensable qu’il n’y parait. L’important c’est de bien connaître les besoins de son corps et d’y répondre. Sur les conseils d’Evonne j’ai supprimé ma consommation de jus d’orange en début de journée. J’avais tous les matins des aigreurs d’estomac dû à la consommation abusive d’un litre de jus d’orange avant le petit déjeuner. Mon corps me réclame une grande quantité de liquide avant de prendre la marche. Le jus d’ananas allié à du riz au lait est un régime qui convient parfaitement à mon organisme. Fini les petits matins difficiles, merci Evonne.
Notre marche se poursuit ponctuée par la mise en place de nos équipements contre la pluie. L’immensité des champs qui s’étirent à perte de vue dégage le mental de la tension engendrée par la ville. L’impact de la nature sur mon esprit, qui me délivre un message d’espace et de liberté, est indéniable. La présence de mes deux compagnes qui apprécient au plus haut point cette valeur est certainement un catalyseur. Je peux sentir leur bonheur. Elles partagent avec moi leur capacité à savourer cette rencontre avec de l’espace libre.
Mais nous sommes rarement seules sur le Camino. A l’entrée d’un village, une flèche nous propose une déviation, nous promettant un bar. Le ciel est menaçant et les premières gouttes tombent. Nous nous réfugions avec bonheur dans cet endroit sec et convivial. Un groupe de pèlerins hollandais se restaure. Nous dégustons de délicieux bocadillos à l’omelette.
Cette fois nous n’y couperons pas, le ciel déverse une pluie bienfaitrice pour la terre. Nous repartons équipées de pied en cape. Nous avons parcouru vingt kilomètres quand le village de Montemarta apparaît.
Très concentrées sur une discussion animée, concernant les avantages et inconvénients de nos vêtements de pluie, nous nous égarons.
Pas d’autre pèlerin à l’horizon pour nous indiquer le chemin et pas âme qui vive à qui demander. Heureusement, l’Hermitage de la Virgen Del Castillo est bien visible sur son promontoire. Quelques hésitations plus loin nous sommes face à un paysage de rêve.
Une vallée verdoyante est traversée par un cours d’eau dominé par la silhouette de l’Hermitage qui se dessine sur son promontoire.
Au détour du chemin, une bonne âme a élaboré un cairn pour identifier le passage du chemin. C’est un bon prétexte pour accorder à notre organisme une halte bien méritée. Qu’importent les descriptifs erronés de nos guides, le Camino est bien là, solidement inscrit dans ma chair. Si ma confiance en mon instinct est suffisante, alors le chemin s’impose naturellement.
Le paysage devient plus sauvage, un lac se découvre sous nos yeux, les ruines du château de Castrotarafe dévoilent sa forme fantomatique perchée au bord du lac. Nous sommes, tout à coup, transportées en Ecosse. L’endroit est enchanteur, propice à installer un bivouac. Nous prenons le temps de profiter de la sérénité du paysage. L’harmonie du lieu nous pénètre et c’est à regret que nous reprenons le Camino. Nous avons encore huit kilomètres à parcourir.
Les jambes commencent à tirer, elles manifestent leur désaccord concernant la longueur de l’étape.
Le village de Fontanillas de Castro situé à deux kilomètres pourrait nous accueillir dans son refuge sommaire, mais Evonne en a décidé autrement. Le village suivant situé à encore 6 kilomètres possède d’après le guide un refuge en bien meilleur état.
Le temps d’accorder à mon organisme un plein et une vidange (1 litre d’eau bu et un détour par les toilettes), n’oublions pas que nous sommes dans une station service ; et nous voilà reparties pour de nouvelles aventures.
Une halte à la sortie du village sera nécessaire pour apporter du carburant solide et rapide dans l’organisme. Gâteaux et lait concentré sucré, c’est le régime des champions !
Malgré une conversation passionnante et le soutient d’Evonne la chaleur et la fatigue marquent mon corps qui avance avec difficulté.
Je paie les 4 kilomètres que nous avons faits pour ramener en aval du village Mylène à la station service. Je me traîne littéralement.
Ce jour là nous arrivons tardivement dans notre home du jour.
Deux matelas installés à terre dans la pièce centrale nous tiennent lieu de couche.
La crasse et la vétusté, alliées à une température basse finissent de toucher le moral.
Mylène s’agite autour de nous, elle a bien récupéré.
Quelques emplettes à la boutique du coin permettent de remplir l’estomac qui crie famine. Evonne pour égailler notre cadre de vie a dégotté une bougie. Cette simple flamme nous réchauffe le cœur. Les souffrances de la journée sont oubliées, nous sommes heureuses d’être là.
Une discutions animée née autour de nos prénoms. Depuis l’origine de ma rencontre avec Evonne, ma prononciation concernant son prénom est incorrecte. C’est un prénom irlandais que je prononce selon son orthographe, en fait il doit se prononcer comme en français : Yvonne. Cela l’a beaucoup amusée et elle se présente à présent en utilisant son prénom déformé. Ce qui n’a pas manqué d’étonner Mylène. Elles ont donc décidé de nous rebaptiser toutes les trois. Je suis à présent Katryntje (petite Catherine) et Mylène devient Molina en hommage aux Molinos, toutes les éoliennes qui foisonnent sur notre route.
Les rires fusent, l’ambiance est chaleureuse, la nuit sera réparatrice.
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