3 Mai

6 ème Etape : Jarilla-Hervas 18 Km

La douche chaude et le lit confortable ont fait merveille.
Mon esprit s’éveille, frais et dispo à 5 h 30.
Je prends le temps d’envoyer des SMS - merveilleuse technologie.

Rejeanne et Bob me rejoignent pour le petit déjeuner.
Nous partons tardivement pour rejoindre le Camino. La marche est très agréable.
De nombreuses pauses permettent d’admirer le paysage, de faire des photos, de manger ou moins prosaïquement de faire fonctionner la vessie.

Les indications contradictoires des guides et des flèches jaunes nous font perdre le chemin pédestre. Mais, foi de pèlerin, nous sommes prêts à des exploits sportifs pour rejoindre le Camino.
Nous escaladons des clôtures et des barrières aussi hautes que nous.
La scène est pittoresque elle se reproduit à plusieurs reprises.
Première étape : mesurer l’obstacle, jauger notre aptitude à le franchir.
Une fois la décision prise, se démunir des sacs à dos.
Deuxième étape : désigner celui qui tente le saut d’obstacle en premier.
L’aider au mieux de nos possibilités pour qu’il se retrouve « saint » et sauf de l’autre coté.
Troisième étape : faire franchir aux sacs à dos le dit obstacle. Eviter un contact trop rapide du à une chute intempestive car il s’agit tout de même de notre matériel de survie.
Ultime étape : veiller au franchissement de l’obstacle par ses compagnons en toute sécurité.
Vous imaginez bien que c’est là le moment décisif !
Je fais un descriptif précis car aucun d’entre nous n’a eu l’idée géniale de faire la moindre photo !

Cet amical compagnonnage est une bénédiction.
Dans la quiétude et la bonne humeur nous retrouvons rapidement le chemin qui zigzague dans les champs. Les vaches nous regardent passer, nous remplaçons le train !
Nos haltes restauration sont aussi l’occasion de prier ensemble, Rejeanne a rassemblé dans un recueil des textes riches de sens.

A l’approche d’Aldeanueva, la nationale 630 est moins agréable.



Nous marchons un coup à droite de la chaussée, puis à gauche, enfin en dessous.



Le village est charmant mais un coup d’œil à l’albergue n’est pas fait pour nous convaincre de rester, il est tôt
.
L’alimentation du coin nous invite à acheter une sélection de friandises.
La place centrale nous accueille pour consommer immédiatement cet apport en sucres rapides.
Rejeanne sort de son sac une brochure concernant une albergue « touristica » qui se trouve hors du chemin à Hervas, un détour de 4 kilomètres. C’est une ville templière qui conserve un quartier juif ancien, le palais de los Davilas, un couvent trinitaire et l’église Sainte Marie.

Nous voici repartis, le long de la route dans la chaleur de la mi-journée.


Une heure en pleine chaleur.
J’apprends à Rejeanne la chanson du Camino et nous chantons pour nous encourager.
Nous sommes heureux de faire une pose à l’entrée du village au premier café « le Paris ».
Je vous assure, je n’invente rien ! Le patron est un fan.

Une superbe surprise nous attend. La gare ferroviaire désaffectée qui tient lieu d’albergue est rénovée avec un goût parfait.
J’ai une chambre, pour moi toute seule, digne d’un Parador.
Nous serons seuls ce soir à bénéficier de tout ce luxe, je n’en reviens pas.
Mon enthousiasme réjouit mes compagnons.
Je découvre- Oh! Merveille- qu’Internet est à disposition.
Le site est magnifique, la douche est chaude, la compagnie excellente, la vie est belle !

La visite de la ville est un enchantement, l’architecture est quasiment intacte.
Rejeanne apprivoise trois fillettes : Carole, Nathalia et Laurena.
Les enfants tourbillonnent autour de Rejeanne qui est enveloppée dans de grands éclats de rire.
Je me remplis de ce spectacle de vie, leurs yeux brillent de joie.
La fée, Rejeanne, enchante les jeunes vies qui l’entourent. Le bonheur est sur le chemin.

Nous remontons, épuisés, déguster un festin à l’albergue :


une bonne bouteille de vin régional, du fromage, du saucisson, des olives, des asperges et du pain.
Les produits du terroir sont excellents, c’est l’occasion d’une nouvelle communion.
Notre hospitalier ravi de bavarder nous offre le café et le pousse-café.
Lui aussi est heureux de partager ce moment avec nous.
Minuit me surprend au clavier de l’ordinateur.
Ah, mes amis, quelle joie de pouvoir garder le contact.

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