31 Mai

Mon esprit super entraîné me réveille à 7 heures, mais mon corps refuse de sortir de ce lit douillet. Je fini par m’extraie de mes draps, bien décidée à déguster un « chocolate con churros », mais une « tienda » m’offre du lait d’hortchata.
Les « churros » ce sera pour demain !
Je flâne autour de la cathédrale en cherchant de bons angles pour faire des photos.
Je tombe sur un drôle de bonhomme. Un Autrichien qui cherche une chambre pour cette nuit. Il m’invite à partager un café con leche. En 10 minutes je connais les tenants et les aboutissants de sa vie et il décide de m’expliquer la façon dont je dois vivre la mienne.
Je lui trouve bien vite une de ces charmantes matrones qui attendent le challant pour lui proposer le gîte. J’avoue me débarrasser avec précipitation du bonhomme.
Il fait le tour du monde en trois mois, mais sans moi !

A midi, je me rends à la messe du pèlerin. Je guette la trace de mon passage à Santiago dans la longue litanie du prêtre, mais je ne saisis pas les détails concernant la Via Plata.
Le faste de l’an passé n’est plus. La porte sacrée est fermée, le « botafumero » (énorme encensoir) ne se balance pas au-dessus de nos têtes.
Heureusement la petite sœur qui anime de sa superbe voix la cérémonie, nous entraîne dans le chant avec enthousiasme.

Je croise à nouveau la famille Irlandaise. Nous partons à la chasse aux cadeaux souvenirs, puis nous arrosons le repas d’une bonne bière réchauffée pas le soleil qui immonde la terrasse du café ou nous sommes attablés.
Je les regarde partir vers la verte terre d’Irlande avec une note de nostalgie. Notre rencontre fut brève, la vie se chargera sûrement de nous remettre en contact.
Quant à moi j’attends !
J’attends qui ?
J’attends quoi ! Rejeanne et Bob forcément.

Je passe régulièrement au bureau d’enregistrement des pèlerins pour savoir si mes amis sont arrivés. Mais pour l’instant pas de nouvelles. Alors j’attends.

Je souhaitais me rendre jusqu’au Finistère à pieds, mais la fatigue accumulée dans mon organisme est telle que la tâche est impossible. L’option sieste est plus salutaire pour mon organisme. J’ai surveillé avec attention mon alimentation et mon sommeil, mais mon corps est épuisé.

L’année dernière je suis arrivée dans une forme étonnante, j’avais pourtant parcouru plus de mille kilomètres. J’avais l’impression que mon corps n’avait jamais été aussi puissant. Cette année j’ai géré mon corps avec beaucoup plus d’attentions, et je lui ai accordé plus de confort, mais l’épreuve physique était plus difficile. Le contrecoup de l’arrivée est une demande de sommeil importante.
J’ai besoin de récupérer des forces physiques.

Je profite tout de même de cette attente pour faire une visite passionnante des toits de la basilique. Mon guide, je suis un groupe à moi toute seule, s’assure que je maîtrise le Castillan avant de se lancer avec passion dans une description historique de Santiago. C’est un Espagnol fier de sa patrie. Il communique son enthousiasme et répond avec sincérité à mes questions.
Un pur moment de bonheur. D’ailleurs nous nous séparons en nous congratulant mutuellement.
Je flâne dans cette ville que je prends le temps de découvrir.

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