28 Avril

2 ème Etape : Casare de Caceres-Carnaveral 37 Km

Jacques est parti très discrètement à 5h30, il a une longue étape devant lui.
Une sérénade en Espagnole me surprend à 6h, un espagnol s’époumone sur la place.
Cela fait-il partie des traditions musicales de Casar de Caceres ?
Les cloches de l’église, l’horloge de la mairie et la cantate du matin ?

Le taxi nous dépose au bord d’un lac et nous marchons 5 km, frôlés par d’énormes camions.
David contre Goliath, la sensation est désagréable, l’insécurité constante. C’est avec un soulagement manifeste que nous quittons la nationale.
Le printemps est bien là, la flore est magnifique. Le Camino serpente dans la campagne.

Mes compagnons sont absolument charmants. Ils parlent bien mieux que moi l’Anglais, mais la communication s’instaure facilement. Ursula et Dietrich sont médecins tous les deux. Leur vie professionnelle est bien remplie et ils ont réussi à mettre sur pied des services hospitaliers adaptés aux personnes âgées. Ils prennent le temps d’envisager leurs projets futurs au service de la communauté. C’est une rencontre passionnante et très enrichissante.
Je me laisse envelopper par leur gentillesse.

A 13h, Carnaveral est en vue. Un pont roman enjambe la rivière et plus haut les ruines de moulins ancestraux m’attirent. Je redescendrais pour les voir de plus prêt.
Les ruelles du village sont chaudes. Je longe les murs pour profiter des taches d’ombre.

L’hôtel Malaga nous accueille : une bière, une chambre et le programme du quotidien s’installe.
Le nettoyage du corps est, pour moi, une tache essentielle.
Se laver et laver ses vêtements quel que soit mon état de fatigue.
La purification n’est pas seulement spirituelle, elle est aussi physique.
Un repas reconstituant nous est servi. Entre temps Jacques est arrivé, bons pieds bon œil.

Je sors en compagnie d’Ursula et Dietrich pour réapprovisionner le sac en denrées alimentaires pour le lendemain. Nous profitons de la ballade pour faire le tour du village et descendre voir de plus près les moulins Romain.
Nous croisons Wilhem qui arrive en cette fin d’après midi. Son pas souple et aérien le distingue, il semble si léger sur la terre. Un être diaphane de passage parmi nous.

Le soir nous trouve attablés autour d’une glace que notre savant excentrique nous offre avec gentillesse. Le cocktail de nos différentes personnalités est intéressant.
Ursula, Dietrich et Ulrich vont prendre un taxi demain pour couper l’étape jusqu’à Galisteo : 30 km. Jacques me propose de marcher ensemble demain matin à la fraîche pour quelques heures.
Wilhem est un lève tard et un solitaire, nous le retrouverons sûrement demain soir.
Je retrouve mon lit avec délectation.

Le chemin s’est installé en moi, tout devient facile.

Aucun commentaire: