26 Mai

27 ème Etape : Cea-Monastère d’Oseira 10 Km

Je suis encore endormie quand les Australiens descendent prendre leur petit déjeuner dans la cuisine.
Je ne m’attarde pas dans l’albergue. Je suis les flèches dans le village et passe devant la poste.
Une flopée de postiers s’agite dans ce petit local. J’expose ma requête et avec diligence la préposée me remet mon colis. Fantastique ! Je suis maintenant pourvue d’un stock de crème miraculeuse pour bichonner mes pieds.

La brume du matin se lève et dévoile le sentier qui serpente entre les champs.
Le Camino est superbe. La Galice est verte, elle se pare des couleurs du printemps. L’eau déborde des ruisseaux et se faufile entre les pierres. Je profite des murets pour contourner les flaques.
La nature est enchantée. Les grenouilles mêlent leurs croassements aux gazouillis des oiseaux.
Dans ce lieu préservé, je me sens encore une fois en communion avec les pèlerins d’autrefois.
Je m’arrête fréquemment pour déguster cette atmosphère.

J’arrive à 11 heures en vue du monastère d’Oseira. Je fais une halte au café du coin pour boire un « café con leche ». Les Hollandais m’ont vu arriver, ils me proposent de me joindre à eux pour une visite du monastère.
Je suis éblouie par l’ambiance qui règne dans ce lieu.
L’accueil des moines est chaleureux. Pendant la visite un jeune moine nous offre des peintures qu’il a effectuées à l’attention des pèlerins. Je discute en français avec l’un d’eux.

Une idée s’impose à moi. Je souhaite rester dans ce lieu. Avec gentillesse il m’explique que ce n’est pas un albergue. Ils reçoivent des retraitants, mais contre monnaie sonnante et trébuchante. De plus il faut obtenir l’approbation du père économe. Je rencontre celui-ci quelques instants plus tard.
Le père José Louis est l’image de la bonté et de la jovialité. Je peux sentir le poids des responsabilités qui pèsent sur ses épaules, la fatigue est inscrite dans son corps. Mais son visage est souriant et ses yeux pétillent de malice. Il m’invite à le suivre.
Je découvre la partie privative du cloître. Il m’installe dans une chambre superbe. Non seulement j’ai une chambre, mais aussi une salle de bain et un bureau avec un balcon. Il me précise bien que je peux étendre mon linge au soleil.
Un repas simple mais copieux m’attend à midi dans la salle à manger. Malheureusement, les moines ne le partagent pas avec moi. Mais le père José Louis réapparaît pour s’assurer que tout va bien. Une fois encore je me retrouve adoptée. Il ébouriffe affectueusement ma chevelure désordonnée tout en me complimentant sur la profondeur de mon regard bleu.

Je me sens en sécurité, je vais pouvoir faire une pause.


Le monastère est composé de trois cloîtres accolés. Au milieu de chacun coule une fontaine.
L’église paroissiale communique avec l’ensemble. La chapelle privative des moines accueille le culte quotidien.
Je retrouve les deux écossais qui vont également rester pour la nuit. D’autres pèlerins nous rejoignent : une Anglaise, trois Allemands et un couple d’Autrichiens.

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