30 Mai

30 ème Etape : Puente Ulla-Santiago 22 Km

Départ dans un petit matin blafard. Le brouillard s’accroche dans la vallée et bientôt je débouche au-dessus de cette nappe gazeuse. Le spectacle est magnifique.
Par des sentiers bien tracés, je traverse des forêts d’Eucalyptus. A Capilla de Santiago le refuge a déjà fermé ses portes, à 9 heures.

Je prends le temps de concocter une surprise pour Rejeanne et Bob. Un message inscrit sur une feuille d’écorce d’Eucalyptus, accompagné de leurs friandises préférées, le tout enveloppé dans une poche transparente et étanche, accroché bien en vue sur une borne du Camino.

La forêt embaume.
Plus loin, je décide de tracer un nouveau message dans la terre pour mes amis. Je pense à ajouter la date du jour. Je prends conscience que j’ignore combien de jours nous séparent car il y a longtemps que nous nous sommes quittés.

La forêt fait place à une grande plaine.
De maison en maison je sens que je m’approche de Compostelle. C’est bien aujourd’hui que je vais y arriver !
Repas de midi : une boite de sardines et du pain, cela suffira à mon bonheur. Aujourd’hui pas de bar où déguster un bon « café con léché ».
Je suis à la fois pressée d’atteindre mon but et mes pas s’étirent car mon esprit ne veut pas achever ce Camino.

L’arrivée dans Santiago se fait sans tintamarre, ni trompettes.
Je suis dans une partie de la ville qui m’est inconnue. Mais bien vite je retrouve mes repères.

Je vais saluer Saint Jacques : Merci pour ce nouveau Camino.

En sortant j’accepte l’offre qui m’est faite d’une chambre. Je sens que mon corps à besoin de confort. Le dortoir du Séminaire ne pourra pas m’offrir la tranquillité requise pour le repos qui m’est nécessaire. La douche est merveilleuse, je lave tous les vêtements que je ne porte pas sur le dos.
Je m’accorde une sieste et je songe ensuite à faire un repas pantagruélique chez Manolo (la cantine des pèlerins à Santiago).

Je prends le temps d’envoyer des textos à travers l’Europe et de faire un détour par la bibliothèque pour compléter par des mails.
Une dernière formalité m’attend : je vais faire valider ma crédentiale. Je croise au hasard des rues des pèlerins rencontrés en chemin.

Une bière par ici, un repas partagé par-là. Avant de rompre la communauté du chemin nous avons besoin de dernières retrouvailles.

Je suis très touchée par les messages de félicitation que je reçois. J’apprécie pleinement l’immédiateté des textos que je lis en temps réel et qui me réchauffent le cœur.

Je dîne ce soir là en compagnie des deux écossais. Davis toujours en quête de rencontre lie connaissance avec April et sa mère, toutes les deux Irlandaises jusqu’au bout des ongles. Elles ont parcourues Camino Francès depuis Leon. L’humour Irlandais allié à l’humour Ecossais nous conduisent presque jusqu’au bout de la nuit.

1 commentaire:

Jeroki a dit…

Salut,

Enfin je découvre tes différents blogs!
Tu as un coup de plume génial et tes photos sont si belles ! J'adore !

Je suis passé à Saintes, et j'y ai vu un coquillage (marque du pelrinage) et sans avoir fais autant de marche que toi, je me suis mis dans ta peau et j'ai ressenti un 100ème de tes émotions. Je ne suis pas catholique mais je ne dit pas que je ne ferai pas ce périple un jour. Le débat reste ouvert jusqu'à mon retour à Amsterdam.
Gros bisous