29 Mai

29 ème Etape : Laxe-Puente Ulla 28 Km

Je démarre dans un petit matin triste et brumeux qui se transforme en pluie fine.
L’ambiance est surréaliste, la forêt disparaît dans le brouillard qui me dévoile parfois un paysage verdoyant. Le sentier est transformé en terrain boueux. Mes chaussures sont munies d’un solide relief, mais je souhaite ne pas faire de glissade. Ce n’est pas le moment de se blesser.

C’est dimanche aujourd’hui, j’avance lentement. J’arrive à Dornelas, c’est le marché, les étales s’étendent le long de la rue principale.
Une « panaderia » de rêve comble mon estomac affamé. Je déguste une « empenada » et le « café con leche » que j’ai commandé. La serveuse m’offre une pâtisserie et un jus de fruit pour agrémenter mon repas. Cette attention me fait chaud au cœur et je repars d’un pas plus léger.

Le Camino suit une petite route sinueuse. Le son que produit le macadam sous mes pieds me tient compagnie. Une cloche sonne au loin. Elle continue de sonner régulièrement et je fini par m’en rapprocher. Dans le village de Carballeida des hommes sont assemblés devant l’église qui est ouverte, il est 13 heures et je suis agréablement surprise de trouver l’église ouverte.
Une charmante douairière m’invite à entrer, m’expliquant qu’aujourd’hui c’est la fête de corpus Christi dans le village. Une cérémonie spéciale rassemble la communauté, clairsemée, pour renouveler la présence du christ dans l’église grâce à une procession.

Je dépose mon sac à dos, récupère un pull propre et me débarbouille dans la fontaine toute proche. Je n’ai pas compris grand chose au discours enflammé du prêtre. Mais il me semble qu’il tentait de réveiller ses ouailles. Les hommes se sont fait tirer l’oreille pour participer plus activement à la vie de la communauté religieuse. La gente dame qui m’a accueillie m’explique, dans un français des plus authentiques, qu’elle a vécu dans ce charmant pays plusieurs années et regrette la compagnie de ses habitants. Elle m’accompagne un bout de chemin, ravie de renouer le contact avec la langue française. En la quittant je lui offre le pins d’une « flécha amarilla » (flèche jaune) que je porte sur mon chapeau depuis Caceres.


Quelques kilomètres plus loin je croise et recroise un pèlerin bien particulier.
Il circule à vélo et met à jour un guide. Il vérifie avec attention les indications et cherche de nouvelles adresses pour se loger et se nourrir. Il sort donc souvent du Camino pour trouver les bonnes adresses qui ont poussées le long du chemin.

Je découvre, au détour de la voie romaine pavée, un pont splendide. Malgré la pluie qui tombe je fais une halte pour apprécier chaque détail architectural. Un gros caillou flanqué d’une inscription en latin abrite mon sac à dos le temps d’explorer le pont sous toutes ses coutures.

Le temps s’est éclairci et je reprends du plaisir à contempler le paysage. Je m’arrête avaler un café à Seixo. Les « piliers de café » sont engagés dans une partie de carte animée.
Je consulte mes notes, la prochaine albergue est à 8 km dont 3 en descente. Je fais lentement les 2 kilomètres qui me séparent du Sanctuario de Gunian. J’y retrouve un couple d’allemands et je pique nique à 3 heures de l’après midi.


Une pension accueillante me fait de l’œil à l’entrée de Puente Ulla. L’hôtelière me signale que l’albergue ne se trouve qu’à 4 km. Mais décidément l’option bonne bière et repos est trop séduisante et j’arrête là ma pérégrination du jour.

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